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14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 23:26

Après les habituelles bandes des différents producteurs, une série de photos défilent sur fond de jazz. Des descentes de police, des fouilles, des interpellations musclées, un corps de femme, le tout en noir et blanc, comme tirées des années 70. Noir, le titre, puis un plan sombre, sublime, de Joaquin Phoenix, sortant de l’ombre d’un couloir, le regard triste. Il pourrait regarder le corps mort d’un être cher, mais la femme qui l’attend ( Eva Mendes ) est belle et bien vivante. Ils sont sur le point de faire l’amour, mais on l’appèle: il doit retourner à son job. Il se rhabille, sort de la pièce, et nous entraîne vers son lieu de vie dans un mouvement de caméra aérien : sa boîte de nuit. Un panneau nous avertit : New York, 1988.

En trois séquences, James Gray nous transporte des années 70, pour nous ramener aux années 80 par le biais d’un plan d’une beauté à pleurer. Le ton est donné : c’est une œuvre que nous allons regarder.1994 : Little Odessa. 2000 : The Yards. 2007 : La nuit nous appartient. 3 films en 13 ans, James Gray est un réalisateur rare. Comme Terence Malick, ces films sont attendus, plébiscités, sélectionnés à Cannes. Et pourtant, lorsqu’on les regarde, ils semblent intimistes, réalisés pour nous. « La nuit nous appartient » est un tout, une tragédie grecque, voire un film christique, peint avec une caméra, surlignée par une musique au diapason de la beauté formelle des images qui défilent. Pourquoi mettre en avant un comédien plus qu’un autre ? Pourquoi décomposer les séquences en plan ? Gray, avec la générosité propre aux cinéastes qui aiment leur art, nous offrent sur un plateau une perfection faite cinéma.

Mais il sait aussi qu’un film, c’est des moments forts, des climax, des révélations. Il sait aussi que le genre du film policier a ses stéréotypes. Certains diront qu’il est adepte des raccourcis scénaristiques. Qu’importe. Lui, ce qu’il veut nous raconter, c’est l’histoire d’une famille où être flic est un devoir. Or Bobby ( Joaquin Phenix ) a choisi la liberté et gère pour le compte d’un vieil homme russe une boîte de nuit, tandis que son frère, Joseph ( Mark Walhberg ) suit les traces de son Commandant de père, Burt ( Robert Duvall ). Mais la tragédie suit son chemin, et Bobby va devoir très rapidement choisir son camp… si choix il y a vraiment.

Alors savoir comment les flics vont arrêter les méchants, ou comment les méchants arrivent à tromper les flics, ce n’est pas le plus important. Par contre, la douleur d’un fils rejeté, l’amour et filial, et fraternel, qui le pousse à mettre en danger sa propre vie, çà, ça mérite un film. Une œuvre. Avec des morts, des trahisons, des larmes, des moments proches du cauchemar. Raconter ses instants superbes, c’est tuer le bonheur douloureux de les découvrir. Du coup, je suis gêné. Parce que j’ai beaucoup de mal à parler de chef d’œuvre. Un terme si souvent galvaudé qu’il ne veut plus dire grand chose aujourd’hui. Mais avec « La nuit nous appartient », James Gray se hisse au niveau de Scorcese, ou du Ferrara de « Nos funérailles ». Avec son style, son approche, et cette poésie visuelle éblouissante qui lui est propre. Un maître parmi les maîtres.

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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 13:33

Bonjour à tous et à toutes !

 

L’année 2008 commence à s’entamer lentement et sûrement, et le Blog des Potes semble connaître son petit succès… Manue et Coco m’ayant données les pleins pouvoirs sur la rubrique ciné, me voici donc armé pour une année que j’espère aussi riche en sensations que 2007 ( rhâââ, « Assassination of Jesse James », « This is England », « 300 »… ).

Mais écrire des critiques, même si apparemment elles sont lues et appréciées ( milles merci ! ), ne me suffit pas…

Alors je prends les devants : faisons en sorte que la rubrique ciné devienne un lieu d’échange. On a tous eu, et on aura encore souvent, des  coups de cœurs ( en salle ou en DVD, qu’importe ! ) ; on a tous des questions qui nous trottent dans la tête ( « Mais comment ils font un truc pareil ?!? », ou encore « Il a fait quoi ce réal’ ? » ) sans avoir le courage d’aller fouiner sur le net ou à la bibliothèque ( Hein, Coco, facile le texto au frangin quand on a une question qui nous turlupine ? ). Ce que je propose ( putain, on dirait un discours politique… ), c’est que vous m’envoyez vos idées, vos envies, vos coups de cœur ou de gueule, et je me chargerai de les mettre en ligne. Pas la peine d’être un psychopathe de la salle noire pour avoir une opinion ! Et en parallèle, écrivez moi aussi vos questions, quelles qu’elles soient, et on va dire que je ferai un post au bout d’une semaine répondant aux plus fréquentes…

Le ciné, pour moi en tout cas, c’est un partage, c’est arrêter sa télé après une soirée DVD, ou sortir de la salle et avoir envie de dire à tout le monde le petit chef d’œuvre qu’on vient de se mâter. Et je pense sincèrement que la rubrique ciné du Blog peut être un sacrément bon moyen de discuter, de débattre, sans avoir à être un cinéphile abonné aux « Cahiers du Cinéma ».

Voilà, j’espère que l’idée fera son bout de chemin, et que d’ici quelques temps, plein d’images, de passion et de questions viendront alimenter la curiosité de tous.

 

a_cochois@yahoo.fr

 

Ciao !

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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 23:12

Si, il y a dix ans, vous m’aviez dit : « La France produira des films d’horreur gore, des actioners bourrins et des films de science fiction », j’aurais réagi selon l’humeur :

-         en vous payant ma tournée, les  larmes aux yeux, car « un con comme toi, ça devrais être remboursé par la Sécu » ;

-         en vous foutant mon poing sur la gueule tout en déclamant : « C’est pas bien de se moquer des plus faibles ».

Mais entre temps, il y a eu « Haute tension », « Nid de guêpes » et « Maléfique ». Des films solides, assument pleinement leurs liens avec le cinéma de genre, jouant intelligemment de ses stéréotypes. Xavier Gens voit son deuxième film, « Hit Man », sortir en Amérique avant que son 1er, « Frontière(s) », ne soit sorti en France. La révolution a eu lieu, les producteurs réagissent, mais comme à leur habitude, ils le font en partant dans tous les sens. Car pour un Aja burné et hardcore, on a droit à des tristes daubes comme « Brocéliande » ou « Promenons nous dans les bois » ( le film au 1000 faux raccords… ). Pire, la seconde catégorie prend le pas sur la première… Les deux films qui nous intéressent en sont les parfaits exemples.

On ne va pas lambiner, prenons en nous au gros lot : « Dante 0.1 ». On va même faire très court : ce film, c’est Mocky qui tourne son remake de « Alien 3 » en se prenant pour Kubrick. Voilà, ça, c’est fait… Quoi ? Trop court ? Bon. C’est filmé en vidéo si pourrie que mon film de vacances en Espagne est mieux foutu. Cà a le rythme d’une tortue asmathique, et les comédiens débite un texte digne d’un film institutionnel. Le seul à s’en sortir, c’est Lambert Wilson ( mais avec un gars pareil, dur de manquer de charisme… ). Là où ça devient intéressant, c’est que c’est M. Caro le fautif. Oui, le gars derrière les délires visuels et scénaristiques de « Delicatessen » et « La Cité des enfants perdus ». Ce 1er film de la part de l’ancien enfant prodigue du ciné français était attendu tel l’arlésienne. Monsieur a accouché d’une limace…

Alors certains s’en prennent déjà à ces fameux producteurs sus-cités, ces méchants qui donnent pas suffisamment de fric pour faire une bande digne de ce nom. Et moi de répondre : « Et Eden Log, c’est quoi, un blockbuster ? ».

Non, là aussi, le budget est équivalent à la facture bouffe de Gérard Depardieu dans un « Astérix », et tout deux navigue en pleine science fiction auteurisante. Mais là où Caro nous torche un Z digne des meilleurs prod’ italiennes des années 80, Franck Vestiel nous ramène à un croisement entre l’univers de Lucas période « THX » et le Darren Aronofsky de « Pi ». Le pitch est basique ( un homme amnésique se réveille dans la boue de ce qui semble être des souterrains, et tente de remonter à la surface ), c’est quasiment sans dialogue, et tout est filmé dans un faux noir et blanc de très bonne facture. Clovis Cornillac, même s’il a tendance à trop en faire, est tout de même impressionnant de bestialité. Et pour finir, Vestiel sait manier une caméra et créer une ambiance ( même si, effectivement, l’influence de « The Descent » est parfois flagrante ). Alors, non, je ne cris pas au chef d’œuvre, car le début est poussif, et la construction du scénario est assez répétitive ( Cornillac se réveille au niveau – 4 , puis atteint le – 3, et le – 2… ). Mais certaines scènes valent beaucoup de bouses actuelles ( dont une scène de viol dans un monte charge pour le moins dérangeante… ), et le film gagne en puissance au fil du temps, fait assez rare pour le souligner.

Donc voilà. On fait enfin du cinéma de genre en France. C’est parfois très bon, parfois pourri, et quelques fois excellent. Et pour la petite histoire, le scénario d’ « Eden Log » a été écrit par Pierre Bordage, scénariste attitré de… Marc Caro. Allez comprendre…

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9 janvier 2008 3 09 /01 /janvier /2008 11:56

Les Jeudis Ciné-Pizz :

Une nouveauté en partenariat avec la Pizzeria Romario 

TOUS LES JEUDIS SOIRS Dès 20h:

REPAS PIZZA (une pizza complète) + BOISSON + FILM AU CHOIX
(Séance de 20h45 ou 21h) ;

TARIF : 9€ le tout (si si !!!!)

Places limitées; Réservations indispensables
au 04 42 77 90 77

 

 SAMEDI 19 JANVIER :

« Forum ciné-citoyen
BIENVENUE AU MONDE »

En partenariat avec l'association marseillaise Le Zebre Zen

16h15 : Projection Le premier cri.

Conditions adaptées (lumière tamisée, son modéré) pour les jeunes parents souhaitant venir avec leur(s) bébé(s) !

18h : Forum rencontre

Avec nos intervenants ; stands, expos, discussions; Entrée libre

20h45 : projection / discussion Le premier cri  

Espace jeu pour les tout petits, proposé tout l’après-midi par la ludothèque municipale.

PROFITEZ-EN, VENEZ NOMBREUX,

N'HESITEZ A FAIRE SUIVRE CES INFOS !!

 

A très bientôt, 
L'EQUIPE DES LUMIERES
Site : cinemasdusud.com/vitrolles/
Blog : cinelumieres.blogs.allocine.fr

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7 janvier 2008 1 07 /01 /janvier /2008 23:14

Le cinéma asiatique est assurément un des rares capables de nous fournir de grandes bouffées d’air pur. Il y a deux façons d’aborder « Je suis un cyborg » de Park Chan-wook. Celle de l’approche cartésienne, de celui qui veut comprendre, à qui le cinéma actuel à donner la sale habitude de mâcher le travail, d’expliquer le pourquoi du comment. Puis la manière sensitive, viscérale, celle de celui qui entre dans une salle noire pour se laisser porter. Park Chan-wook est surtout connu pour « Old Boy », film noir où violence, humour et poésie dépeignent un univers sombre. Avec « Je suis un cyborg », il inverse totalement la vapeur, et nous offre un conte de fée burlesque qui, au fur et à mesure, gagne en poésie, en humanité. En suivant Young-goon, jeune femme internée car persuadée d’être une machine, et Il-Soon, dont on ne sait plus vraiment s’il est réellement fou ou simplement « décalé », il nous donne à voir une fable sur l’acceptation de l’autre et de soi, sur la rigidité dévastatrice d’une société coréenne trop rude, et une bien belle histoire d’amour.

Mais lorsqu’on est habitué d’avoir pour toute approche visuelle de la folie les films quelque peu redondants de Tim Burton, ou l’approche, excellente mais clinique de Milos Forman et son « Vol au dessus d’un nid de coucou », celle du réalisateur coréen a sûrement de quoi déstabiliser. Parce que le cinéma asiatique est certainement un des plus libres, si ce n’est le dernier. Il faut avoir vu du Miike, du Kitano ou du  Joon-ho Bong, pour prendre la mesure de cette folie. Dans « Je suis un cyborg », il faut accepter qu’une femme obèse peut voler en frottant ses chaussettes l’une contre l’autre, qu’un jeune homme vit avec une élastique autour de la taille qui, le jour de sa mort, le renverra dans le ventre de sa mère… Bien sûr, ces personnages, ainsi que la grande majorité des autres, sont fous. D’ailleurs, la première partie du film baigne tellement dans cette dernière qu’on a du mal à s’attacher à ces pauvres gus internés, tant Park Chan-wook les filme avec une distance trop prononcée, et un burlesque un brin trop appuyé. Mais lorsqu’il entre dans leur univers, lorsqu’il fait VRAIMENT voler cette femme obèse, lorsqu’il film Il-Soon réparant Young-goon pour qu’elle ne meure pas de faim, on est conquît. Parce que ça nous parle, nous, les sains d’esprit, ça parle d’amour, d’acceptation, de deuil, d’abandon. Et sans s’en rendre compte, on glisse d’un regard mi-amusé, mi-ennuyé, vers un grand sourire de gosse heureux d’avoir appris qu’il ne faut pas manger de poulet rôti avant de prendre son envol avec une coccinelle.

Alors il y a deux façon de voir « Je suis un cyborg » : celle, cartésienne, qui vous fera sortir de la salle avec l’impression d’être passé à côté de quelque chose, et d’oublier ce film si bizarre. Puis l’autre, qui vous donnera envie de parler au néon, ou de voler un jeudi à votre collègue de travail.

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4 janvier 2008 5 04 /01 /janvier /2008 09:17

Petit rappel historique : « Je suis une légende » a été écrit par Richard Matheson en 1954. Le roman a été adapté deux fois ; la première fois en 1964 sous le titre « Le dernier homme sur Terre », la seconde sous le titre « Le survivant ». Il failli l’être une troisième fois par Ridley Scott, puis par Rob Bowman, et Michael Bay. Enfin, Guillermo Del Toro a refusé de reprendre le projet, qui fini dans l’escarcelle de Martin Lawrence.

Si les deux premiers films n’ont pas gardé le nom d’origine ( malgré le fait que le second eu droit aux honneurs d’une adaptation de l’auteur lui-même, qui refusa de signer son scénario aux vues du carnage imposé par les producteurs ), si le film actuel est resté plus de 10 ans dans ce qu’on appelle le « devellopment Hell », ce n’est pas sans raison. Le roman éponyme de Richard Matheson est un chef d’œuvre, un livre d’une noirceur abyssale, doublé d’une réflexion éblouissante sur la religion. Sa structure ( toute en flash-back ), sa profondeur psychologique ( Robert Neville y est VRAIMENT seul, et est un simple quidam, pas un expert en virologie ), et surtout, son nihilisme, est un défi à toute adaptation cinématographique. Mais en même temps, quel film sublime il aurait pu devenir entre les mains d’un auteur, comme Del Toro… mais pas entre celles d’un Yes Man comme Lawrence.

Vous l’avez donc compris : que ceux qui connaissent le livre doivent passer leur chemin. Rien n’est comparable entre les deux. Mais ce n’est pas cela le plus gênant. Lawrence a choisi de lisser son œuvre, de la rendre plus familiale. Il fait d’un personnage ordinaire un héros potentiel, lui donne un chien pour compagnon, et désociabilise totalement les vampires ( une nouvelle fois, ruez vous sur le roman, et vous comprendrez à quel point ces trois détails sont énormément importants ). Ce n’est pas ce choix qui m’a ulcéré. De même, il est assez plaisant de voir un blockbuster qui prend son temps, qui choisi un rythme lent là où la mode est au montage ultra speed, qui prend de l’ampleur là où beaucoup soit scotché à 3 cm du visage de leur protagoniste. Will Smith tient ici son meilleur rôle depuis « Ali » de Michael Mann ( et c’est pas rien ), et deux ou trois moments bien tendus arrivent même à foutre un peu la trouille.

Non, la violence de mon rejet vient de la fin. Là où Matheson donne une force et mythologique, et psychologique, à son œuvre en en faisant un regard noir sur la naissance des religions, Lawrence fait un film chrétien et totalement manichéen. En l’espace d’une dernière séquence à vomir de bondieuserie, il ampute de son sens profond le roman dont il est sensé être l’adaptation. Déjà, le bougre avait transformé la bande dessinée « Hellblazer », comics adultes et très noir, en l’immense pub anti-tabac qu’est « Constantine ». Mais la source n’avait pas le même potentiel, et surtout je préfère qu’on me dise que fumer c’est pas bien, plutôt que Dieu est grand. Alors je vous conjure : lisez « Je suis une légende », profitez du buzz pour vous achetez la réédition qui pullule dans les bacs des Virgin et consorts. Vous prendrez un plaisir 20 000 fois supérieur que devant ce honteux film de propagande catholique. Je n’ai rien du tout contre les croyants ou les religions, mais ils me feront un grand plaisir en arrêtant de vouloir me convertir.

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18 décembre 2007 2 18 /12 /décembre /2007 09:55

J’ai un vrai problème avec les critiques cinéma. Je sais qu’il faut prendre leurs paroles dithyrambiques avec des pincettes, mais lorsque celles-ci font l’unanimité, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a obligatoirement du vrai. « Cowboy » de Benoît Mariage a été encensé par la quasi-totalité de nos gus. Poésie, humour, tendresse, ainsi qu’une flopée de superlatifs pour ce Benoit Poelvoorde qui sortait enfin de son personnage habituel. Alors j’y suis allé, et… flop. Ni mauvais, ni bon, juste moyen, tiède. Comme si on avait pris la même histoire que « Podium » (un looser qui s’entête dans un projet au péril de sa vie professionnelle et surtout de couple), le même couple (l’ami Benoit et Julie Depardieu, qui joue en totale roue libre, un coup exaspérante, un coup juste), mais qu’on l’avait couvert d’intellect, de respectabilité. Mais aucun changement radical pour Poelvoorde. « Cowboy » n’est pas son « Ciao Pantin », loin de là. Tout juste tente-il (avec succés, il est vrai) plus d’humanisme vers la fin du film. Et le reste est au diapason ; un rythme plat et répétitif, des effets comiques assez grossiers qu’on a tout juste dépoussiéré, et surtout des seconds rôles très mal exploités (je défie quiconque de me cité le nom du personnage de Philippe Nahon : prendre un comédien de cette trempe pour faire moins que de la figuration, c’est assez honteux). Gilbert Melki a droit à un rôle proche du vulgaire, Olivier Gourmet disparaît aussi vite qu’il apparaît… Reste quelques moments touchants ou simplement bien fait ( le pot des otages dans le bar, l’arrivée de Poelvoorde au beau milieu d’un repas que Julie Depardieu organise pendant son absence ). Mais il faut vraiment que les critiques arrêtent leurs conneries : des instants vrais n’ont jamais fait un excellent film. Même pas un bon.

Alain Cochois

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7 décembre 2007 5 07 /12 /décembre /2007 17:33
Une très bonne surprise. Avant tout, il faut accepter que malgré toutes les grandes évolutions techniques, le rendu digital n’est vraiment pas à la hauteur du bon vieux live. Il faut aller voir ce film en se disant que c’est un film d’animation ultra léché… et éviter d’y amener son petit cousin de 5 ans.

Nous sommes au croisement d’une vérité historique (à l’époque, les héros ne pensaient qu’à baiser, tuer et voler le royaume des autres) et d’une légende nordique. Et c’est de ce mélange des genres que vient le plaisir : le christianisme naissant prend alors une place majeure, car, au fil du film, il change les mœurs de cette société païenne. Comme le dit Beowulf, alors devenu roi, « les héros sont morts avec l’arrivée du Christ ; maintenant, nous n’avons plus que des martyrs ». Et les légendes nordiques (en l’occurrence Celtes) sont des histoires noires, assez proches parfois des tragédies grecques…

Bref, c’est un film adulte, aux images parfois sublimes, lorsqu’elles cessent de vouloir être trop réalistes, et au message assez surprenant quant à l’impact du christianisme sur l’histoire du monde.

Alain Cochois
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5 décembre 2007 3 05 /12 /décembre /2007 15:59

Bonjour à tous,

Je viens de voir deux films. Deux grands réalisateurs, deux personnes que j’estimais réellement… « American Gangster » de Ridley Scott et « Les promesses de l’ombre » de David Cronenberg. Et je comprends pas. Vraiment ! Passe encore que Scott nous ponde un film certes sympa mais franchement mou du genou ( arrghhh, c’est quand même lui qui nous a donné deux chefs d’œuvres, « Blade Runner » et « Alien, le 8ième passager » ! Y de quoi être énervé !), mais Cronenberg, merde… « History of violence » était déjà drôle en soi, aussi fin qu’un pet dans une église, mais il ne m’avait pas énervé… Mais « Les promesses… ». Une heure de bon film, tendu, avec juste une Noamie Watts un peu paumée, un peu cruche… Et d’un coup, il se tire dans le pied, fait de Viggo Mortensen ( sublime en mafieux russe, ce gars est en train de marcher sur les platebandes d’un Eastwood ! ) une caricature, et transforme un cauchemar en bonne vieille histoire manichéenne à laquelle on ne croit plus ! Alors dîtes moi si je suis fou, si je suis le seul à avoir eu envie de me faire rembourser… A mes yeux, Scott et Cronenberg sont devenus les ombres d’eux-mêmes, au même titre que De Palma, Coppola, Friedkin, voire même Scorcese…

 J’suis trop triste…

Alain Cochois

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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 15:33

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=124739.html

 

Paul Higgins n’est pas ce qu’on pourrait appeler un réalisateur « de la joie et la bonne humeur »… Après un «Collision» qui avait réussi à mettre pas mal de critiques d’accord sur son talent de dramaturge, il nous livre ici le premier film réellement critique sur l’actuelle guerre en Irak ( à la différence de « Jarhead », qui lui s’intéressait à la première pour mieux nous interpeller sur la seconde ). Pour ce faire, au lieu de nous livrer des images chocs sur ce qui se passe sur les champs de batailles ou dans les rues de Bagdad, il décide de rester sur le territoire américain, et d’adopter le point de vue d’un ancien chien de guerre, campé par Tommy Lee Jones.

Une chose devrait mettre là aussi tout les spectateurs d’accord : Paul Higgins s’est entouré d’un casting parfait. Tommy Lee Jones frôle la magie dans un rôle pourtant loin d’être facile ( un patriotique, tendances légèrement fascisante et machiste à l’appuie ) ; Susan Sarandon nous fait regretter sa rareté sur les grands écrans, et est d’une justesse à chialer ( elle est exceptionnelle dans le rôle de la mère ayant vu mourir ses deux fils à la guerre ), et Charlize Theron, même si son rôle est certainement le moins approfondi de tous, est à la hauteur des deux géants du cinéma américain qui l’accompagnent.

Mais ceux qui me connaissent savent que je suis un chieur. Le film parfait, pour moi, s’appelle chef-d’œuvre, et « Dans la vallée d’Elah » n’en est pas un…

Pas question de « spoiler » le film, car je pense sincèrement qu’il mérite d’être visionné, mais Higgins n’a pas su sortir totalement du carcan scénaristique des grosses productions Hollywoodiennes. Son ton, son approche résolument anti-manichéenne, et sa chute ( une belle claque dans le bien pensant de l’American Way of Life, et à la politique de Bush ) sont légèrement plombés par un choix de narration flirtant avec un déjà vu malvenu ( le rôle de Charlize Theron donne lieu à une espèce de sous intrigue pas franchement finaude, le fait de passer par une sorte de faux twist final gâche la franchise de l’ensemble du propos ).

Mais est ce que Higgins avait le choix ? Faire un film qui déclare ouvertement que les U.S.A. sont en périls, et qui plus est par la bouche d’un personnage qui est à lui seul le stéréotype du pro-gouvernemental de base, est culotté, voir courageux. Peut-être fallait-il un peu d’eau dans un vin si amer…

Dans tous les cas, Higgins nous donne l’occasion de voir non seulement une direction d’acteur à faire rêver, mais aussi le premier film de qualité sur une Amérique belliqueuse en pleine déliquescence. Perso, si seulement un dixième de la production américaine actuelle était de cette qualité, je planterai la tente devant le premier UGC venu.

Alain

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